Le blog COESHA



C’est après une lecture de 643 pages que je peux enfin vous donner mon impression sur l’ouvrage de Francesco BOTTACCIOLI, Psychoneuro-endocrino-immunologie, collection Résurgence, Marco Pietteur éd.

Bottaccioli vulgarise ce vaste sujet que sont les liens existant entre la psyché, le système endocrinien et l’immunologie, recherches scientifiques à l’appui.

Loin de compartimenter le corps humain, faisant du cerveau le « grand régisseur » , ce livre aborde l’émergence d’une vision holistique de l’organisme humain.

En cela, il prend le contre-pied  de la médecine actuelle qui a tendance à sectoriser l’humain avec pour conséquence directe une spécialisation de plus en plus croissante des disciplines médicales dont le corollaire est de ne plus voir l’humain comme un Tout, mais comme plusieurs parties.

Or, l’Homme est la somme de plusieurs facteurs, il se construit de par son mode de vie, son éducation, ses liens sociaux*, sa génétique…. Et par voie de conséquence sa maladie est souvent la résultante de la défaillance de plusieurs de ces aspects. En cela, les causes de la maladie ne sont pas seulement à chercher dans une direction mais dans plusieurs.

Au niveau purement biologique, des problèmes psychiques peuvent être la conséquence de désordres somatiques. Des défaillances au niveau endocrinien peuvent avoir une résurgence sur la mémoire, le sommeil, le comportement, la prise de décision, la sexualité, les émotions… Des carences alimentaires  peuvent avoir des répercussions sur tout l’organisme humain, psyché comprise**. De même, des désordres intestinaux peuvent agir sur le cerveau et bien d’autres organes. Quant aux émotions, elles peuvent interférer sur le système immunitaire avec en filigrane le rôle capital joué par le  stress  sur la maladie.

En effet, plus on est stressé plus la maladie fait son apparition. Bottaccioli décrit  3 phases dans le stress, la 1^ère dite « d’alarme » est une phase passagère plutôt protectrice de vie car elle permet au corps humain de mettre en place des défenses afin de se protéger. La seconde phase de « résistance » a pour conséquence une baisse des défenses immunitaire, laissant la porte ouverte à la maladie. Enfin, le seuil le plus critique est le stress dit de « dépression », stress répétitif, qui entraîne un épuisement des glandes surrénales et contribue au développement des maladies auto-immunes tels que les cancers, les lupus érythémateux, la spondylite ankylosante, fibromyalgie…

D’où la nécessité de traiter la maladie sur plusieurs axes avec plusieurs thérapies.

En cela, Bottaciolli fait le rêve, pas si fou, d’une médecine intégrée donnant sa définition du sujet comme suit : « Médecine orientée vers la santé, qui met au premier plan le rapport médecin-patient et intègre le meilleur de la médecine non conventionnelle avec le meilleur de la médecine conventionnelle ». C’est l’idée d’une médecine humaniste qui ferait le pont entre les immenses progrès que l’on doit à la médecine allopathique et les savoirs ancestraux, parfois empiriques, basés sur des millénaires d’observation de la médecine chinoise, ayurvédique, naturopathe….

L’auteur se base sur des études scientifiques et démontre, par exemple que la méditation peut être une thérapie, permettant de faire baisser le stress et donc de protéger de  la maladie  tout comme l’acupuncture, la psychothérapie, l’hypnose et bien d’autres thérapies peuvent aussi agir, grâce à d’autres mécanismes, sur la santé du patient.

L’être humain est complexe et c’est toute cette complexité qu’il faut prendre en compte pour venir à bout de la maladie. Quand tout fait lien tout fait sens, et c’est, je crois, le travail du naturopathe que de chercher à comprendre, tel un enquêteur du quotidien, la (les) cause(s) des problèmes. Ce livre a contribué à éclairer encore un peu plus ma lanterne. J’espère qu’il en fera de même pour vous…Bonne lecture et au prochain article.

Claire

*l’auteur relate une étude sur le lien qu’il existe entre les maladies cardiaques et la position sociale des individus. Dans un groupe d’animaux, si les dominants se trouvent en position instable car menacés dans leur suprématie par d’autres individus, alors l’intima (paroi interne des vaisseaux sanguins) s’épaissit de manière impressionnante. Cela laisse alors la voie à son corollaire de maladies cardiaques comme l’athérosclérose, l’AVC….

**L’introduction d’huile de poisson dans l’alimentation, donc d’oméga 3 d’origine animale, aurait des effets positifs sur la schizophrénie, la maladie d’Alzheimer et la dépression. Une alimentation pauvre en hydrate de carbone et riche en graisse aurait tendance à freiner les crises d’épilepsie. Quant à la maladie de Parkinson une supplémentation en Q10 aurait une action freinant la maladie. En outre, l’administration d’une combinaison de vitamine C et vitamine E diviserait par 3 le risque d’Alzeihmer.